Née en 1836
En 1852, son père le pasteur Adolphe Monod fait paraître une brochure La Femme, deux discours dans laquelle il développe les idées traditionnelles de son temps: la seul vocation d’une femme, c’est d’être épouse et mère, sinon elle doit “faire le bien de l’Humanité”. Sarah en a été marquée: célibataire elle consacre sa vie à la philanthropie, mais elle va dépasser le simple niveau des œuvres pour, par la réflexion et l’action, devenir une féministe, réformatrice sociale.
Elle accepte en 1869 de devenir directrice laïque des Diaconesses, la directrice religieuse étant hollandaise. Mais bientôt c’est la guerre et, avec deux sœurs diaconesses et les étudiants en théologie comme infirmiers, elle assure l’intendance de l’ambulance du Comité évangélique de Paris. Après la guerre, elle développe largement différents établissements de l’institution des Diaconesses.
Sous l’influence d’Elizabeth Fry, un groupe de dames protestantes avait fondé en 1839 l’Œuvre protestante des prisons de femmes. Sa mère en faisait partie et très tôt Sarah s’est intéressée aux femmes incarcérées. Elle est rapidement amenée à voir dans la jeune fille séduite et abandonnée, étiquetée prostituée, une victime de la loi des hommes. Après sa rencontre en 1877 avec Joséphine Butler, elle participe à la création de l’Union internationale des Amies de la Jeune Fille (Genève, 1877) puis de sa branche française qu’elle préside (1884).
Lors de l’Exposition Universelle de 1889, elle anime un des deux congrès féminins, celui des Œuvres et Institutions féminines (essentiellement protestantes) qui, sous le nom de Conférences de Versailles, va continuer à se réunir chaque année. En 1900, sous la pression du Conseil International des Femmes, les deux congrès féminins se réunissent pour former le Conseil National des Femmes Françaises que Sarah Monod va présider jusqu’à sa mort ; Julie Siegfried lui succèdera à la tête du CNFF.